Quelques points importants à souligner

Les résistances principales d’un cheval difficile partent d’abord de la tête. Lorsqu’on la contrôle, on a fait un grand pas dans la voie de la rééducation. Quelques points importants à souligner :

Le pacte d’amitié

C’est seulement s’il se sent en sécurité près de vous et si vous lui manifestez fréquemment votre tendresse que votre cheval vous accordera sa confiance et comprendra que tout ce que vous lui demandez est d’ordre ludique. Cette confiance découle également de notre façon de faire : de la clarté et cohérence de nos demandes, de la juste mesure de nos gestes, et du tact que nous allons développer pour le persuader que l’hostile qu’il pensait que nous étions n’existe pas et n’a jamais existé. La récompense (caresse, carotte, approbation vocale) est un langage : le signe pour votre cheval qu’il a trouvé la bonne solution. Ne récompensez pas à mauvais escient. Vous n’oublierez pas des récréations fréquentes.

La dominance

Pacte d’amitié et dominance sont les deux piliers de l’éducation du cheval. Rappelons que dans le monde équin, le dominant est celui qui dit à l’autre Bouge-toi de là, Change de direction, Reste immobile ou Fais attention à moi. C’est le moyen éthologique qui vous permettra d’établir votre ascendant hiérarchique sur votre cheval. Votre autorité doit être incontestable mais toujours sobre, tranquille et sous contrôle. Elle crée l’ordre, pas le désordre ou l’affolement. C’est tout un art lié au lâcher prise de votre mental. Cette dominance-là engendre le respect et l’attention.

Si, au cours d’un exercice, votre cheval reprend ses mauvaises habitudes en s’opposant à vous ou en cherchant à fuir, réagissez immédiatement en dominant : contrez cette tentative en lui imposant de bouger quelque chose quelque part (cf. E. de Corbigny). Puis, demandez-lui l’immobilité jusqu’à ce que tout se calme et rentre dans l’ordre.

Reformater le cheval sur votre territoire

Le pacte d'amitié : carte maîtresse de la rééducation

Le pacte d’amitié dissout l’agressivité du cheval difficile Le pacte d'amitié : carte maîtresse de la rééducation. Pour que notre cheval devienne respectueux, attentif, confiant et détendu, il faut repartir sur de nouvelles bases et pour cela, travailler impérativement sur notre territoire, c’est-à-dire le rond de longe.

Privilégier la séparation des aides : le travail à une rêne et mains sans jambes, jambes sans mains

Le travail à une rêne empêche le cheval de s’appuyer, donc de s’opposer. L’action des mains sans l’action des jambes (et vice-versa) prévient les actions antagonistes qui enferment le cheval et développent ses résistances. Lorsque vous agissez avec la ou les rênes, maintenez l’impulsion par des claquements de langues ou un léger rappel du stick ou de la cravache. Reportez les effets d’ensemble à plus tard, une fois les résistances éliminées.

Contrôle des mouvements du cheval

On contrôle les mouvements du cheval en lui apprenant à céder à la pression sur les trois parties principales de son corps : la tête, les épaules et les hanches. En émettant ce principe, Elisabeth de Corbigny rejoint Baucher qui ne préconisait les effets d’ensemble qu’après avoir soigneusement travaillé le cheval partie par partie.

Un cheval difficile a, en particulier, beaucoup de mal à donner sa tête. Son premier réflexe est toujours de la lever. Lorsqu’on la contrôle, on a fait un grand pas dans la voie de la rééducation. Nous travaillerons donc particulièrement cet aspect (flexions).

Immobilité

Nous attacherons une importance particulière à l’immobilité, que ce soit à pied ou monté. Nous la demanderons plusieurs fois au cours d’une même séance.